La surface des terres irriguées au Maroc avoisine 1.6 millions d'hectares dont 1.46 millions d'hectares irrigués d'une manière pérenne répartis en Grande Hydraulique (GH) 682 600 ha, en Petite et Moyenne Hydraulique, y compris les oasis, (PMH) 334 130 ha et en Irrigation Privée (IP) 441 430 ha (AGR, 2009). L’agriculture irriguée marocaine qui n’occupe que 15% de la surface agricole utile totale, contribue à environ 45% de la valeur ajoutée agricole en année moyenne, et jusqu’à 70% en année sèche. Elle produit en valeur 75% des exportations agricoles, c’est dire l’importance de ce levier Irrigation dans la stratégie de développement économique du Maroc. Pourtant, une baisse de la pluviométrie accompagnée de l’accroissement de la demande en eau des différents secteurs ont fait que le Maroc ne dispose que d’un volume d’eau mobilisable de 22 milliards de m3/an, soit environ 700 m3/habitant/an, ce qui le met dans une situation de stress hydrique structurel.
Pour faire face à ce défi, le Royaume du Maroc a mis en marche le Programme National d’Économie et de Valorisation de l’Eau en Irrigation tout en s’inscrivant dans la volonté politique du Plan Maroc Vert de faire de l’Agriculture un pilier de la croissance de l’économie marocaine.
L’objectif du PNEEI est de doubler la valeur ajoutée par unité d’eau, notamment en modernisant les réseaux collectifs d’irrigation et en reconvertissant en irrigation localisé 555 000 ha dans les périmètres de Grande Hydraulique et les zones d’irrigation individuelle privée, par des mécanismes de soutiens et d’incitations de l’état aux investissements d’économie d’eau. Aussi, des projets de reconversion sont déjà mis en œuvre.
Mais les périmètres de Petite et Moyenne Hydraulique, face à un certain nombre de contraintes (morcellement des terres, irrégularité et rareté des ressources en eau…), connaissent également de grands changements (présence plus significative de l’arboriculture fruitière, intensification, introduction des techniques d’irrigations économes en eau…). Souvent perçus comme étant «traditionnels», il s’y joue pourtant aussi des enjeux de modernisation.
Le séminaire organisé en collaboration par l’ANAFIDE et l’AFEID, se veut de mettre en place une plateforme de dialogue entre gestionnaires, usagers, chercheurs et décideurs, sur la base de premiers retours d’expériences de projets pilotes marocains de reconversion, éclairés par des expériences à l’international de projets d’économie d’eau pour l’agriculture.